Aux Assises de Liège, Gaetano Medico prétend toujours qu'il s'agissait d'un accident : "je demande pardon à la famille de Michaël Bomerson"
L'accusé, un Flémallois âgé de 63 ans, prétend avoir fait feu dans la panique, lorsque Michaël Bomerson a foncé sur lui avec de mauvaises intentions.
- Publié le 15-04-2024 à 20h05
Au premier jourt se son procès, Gaetano Medico a soutenu lundi au cours de son interrogatoire devant la cour d'assises de Liège qu'il n'avait pas l'intention de tuer Michaël Bomerson. L'accusé, un Flémallois âgé de 63 ans, prétend avoir fait feu dans la panique, lorsque Michaël Bomerson a foncé sur lui avec de mauvaises intentions.
Les faits s'étaient déroulés dans l'après-midi du 25 mars 2020 à Flémalle, dans le quartier du Chêne de l'Alôre. Michaël Bomerson (34 ans), l'ex-beau-fils de l'accusé, avait été tué après avoir été atteint par plusieurs coups de feu.
"Je demande pardon à la famille de Michaël Bomerson. J'aimais Michaël comme un fils et cela a vraiment été un accident. Ma vie est foutue. Cela a été tellement vite. Mais je vois les balles partir en direction du sol. Je suis désolé", a indiqué l'accusé à l'intention de la famille de la victime.
Il travaille depuis l'âge de 14 ans
Interrogé par le président Gorlé, l'accusé a présenté les différentes étapes de sa vie. Il a entamé sa carrière professionnelle à l'âge de 14 ans, comme tourneur-ajusteur, soudeur puis chauffagiste. Il a effectué une carrière sans interruption. Gaetano Medico s'est marié en 1982 et s'était installé à Beyne-Heusay. Sa fille unique, Vanessa, est née en 1988.
Vers l'âge de 20 ans, sa fille a rencontré Michaël Bomerson. La relation de couple semblait parfaite. Mais, selon Gaetano Medico, elle s'est dégradée. Michaël Bomerson s'est montré peu stable au travail et était endetté. Il est devenu plus agressif et arrogant. Le couple s'est aussi installé dans une maison de Flémalle. Un enfant est né en 2018. En 2019, Gaetano Medico a acheté la maison située en face de celle de sa fille et s'y est installé avec son épouse.
Après la naissance de son fils, Michaël Bomerson aurait changé de comportement. Il a perdu son travail. Il s'absentait la nuit et se détachait de son beau-père, qui l'avait aidé financièrement, mais qui constatait qu'il effectuait des dépenses inconsidérées. "Il est devenu grossier, je ne l'ai plus reconnu. J'ai fait un maximum pour ce garçon en qui j'avais confiance. Mais il était impossible de discuter. Il était sous influence de stupéfiants et il était agressif. Il disait que ma fille pouvait aller faire le trottoir", a affirmé l'accusé.
En février 2020, une voisine a rapporté à Gaetano Medico qu'elle avait été sexuellement agressée par Michaël Bomerson. Elle a dénoncé une tentative de viol, lorsque Michaël Bomerson avait franchi une clôture pour venir lui imposer des gestes déplacés alors qu'elle se reposait dans son jardin.
Lui faire peur
Michaël Bomerson a quitté Vanessa Medico, qui a ensuite déposé plainte pour des violences. Le 18 mars, Gaetano Medico s'est adressé à son voisin pour se procurer une arme. "Je voulais lui faire peur s'il revenait. J'avais l'intention de tirer par terre", a soutenu l'accusé.
Gaetano Medico affirme que son beau-fils l'a insulté le jour des faits. Après cette altercation verbale, il a annoncé son arrivée imminente. "J'ai eu très peur. J'ai pris l'arme et je me suis dirigé dans l'allée de la maison pour attendre qu'il arrive. Il est sorti en trombe de sa voiture et il a foncé sur moi. Il était en rage, c'était un bœuf! J'ai tiré par terre et j'ai vu sa jambe se lever", a détaillé l'accusé.
Gaetano Medico affirme qu'il se souvient d'une seule séquence de tirs très rapides, mais pas du nombre de tirs. Il dit qu'il visait le sol et ne voulait pas toucher son adversaire. Michaël Bomerson a été touché de cinq tirs à hauteur du thorax. "J'étais en pleine panique. J'ai tiré vers le sol. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Cela a vraiment été un accident", a précisé l'accusé.
L'expert en balistique sera entendu mardi.